Ainsi, l´Azerbaïdjan (et son allié Turc) se demandent désormais qui pourrait les empêcher de continuer à envahir leurs voisins Arméniens. Qui pourrait se pencher sur le sort d´un si petit pays du Caucase, alors que les troupes Turco-Azéries continuent de se masser le long de la frontière du nord au sud de l´Arménie. Le contentieux porte notamment sur le sort du Haut-Karabakh, une enclave peuplée d'Arméniens en Azerbaïdjan, mais aussi sur la délimitation des frontières entre les deux pays.
Mais voilà, l´Arménie, c´est beaucoup moins médiatique que le feuilleton Ukrainien. Toutes les libertés ne se valent pas semble t-il. Ils n´ont pas de pétrole, pas de blé, pas d´accès à la mer et ne risquent pas de déclencher la peur d´un conflit nucléaire. Or, la peur c´est absolument essentiel pour qui souhaite diriger les nations. Alors, vous êtes priés de détourner le regard et de gober tous les épisodes du programme officiel sponsorisé par l´Oncle Sam déterminé à propager la démocratie et les armes qui vont avec dans le monde (La guerre semble décidément être une nécessité économique pour les USA).
Les uns voient leur domination mondiale vaciller, les autres rêvent du grand empire Russe, d´autres encore de l´empire Ottomans. Les Turcs, non contents d´avoir perpétré un génocide sur le peuple arménien, loin de le reconnaître et même de s´en repentir, avancent leurs pions dans la région. Ils s´appuient sur l'Azerbaïdjan qui se trouve bénéficier de la mansuétude de l´Europe, pourtant toujours prompte à défendre les opprimés.
Le fait que les exportations de gaz depuis l'Azerbaïdjan vers l´Europe aient bondi de plus de 30% depuis le début de l´année y serait-il pour quelque chose ? Il est vrai que lorsque l´on recherche désespérément des fournisseurs de substitution à ses livraisons d´énergie, il convient de ne pas froiser ces derniers en leur rappelant qu´il n´est pas convenable de massacrer leurs minorités.
Le pétrole Azérie viendrait pour partie de Russie, pourtant sous sanctions ? Et Alors ? L’homme fort de Bakou depuis quinze ans, Ilham Aliev, serait un dictateur emprisonnant ses opposants sans raison ? filmant des exécutions de soldats Arméniens et des exactions sur les civils ? Vraiment ? Notre modèle de civilisation est comme un junkie drogué aux hydrocarbures, peu importe finalement d´où vient sa dose vitale et le prix pour l´obtenir. Notre indignation est à géométrie variable en quelque sorte.
Pour la vieille Europe, le sevrage hivernal qui se profile va créer le concept de précarité énergétique en tout point semblable à celui de la précarité économique pour les ménages. Pour ne pas sombrer dans l´abîme, nous serons prêts à toutes les concessions et à toutes les compromissions (N´en doutez pas, ce n´est que le début). C´est ainsi que les peuples sont dociles et ne se révoltent plus, c´est ainsi que les pays courbent l´échine. Entre ne plus avoir de Netflix, de drive-in, de "I-quelque-chose", de black-friday ou tenter d´anticiper la transition énergétique, les peuples et les politiciens qu´ils méritent, ont choisi...
L´Arménie et ses trois millions d´habitants, ne pèsent pas grand chose dans ce gigantesque échiquier où un monde avec moins d´énergie se découvre sous nos yeux incrédules et où de grands équilibres se déchirent. En 1915, lors de la première guerre mondiale, alors que les regards étaient tournés vers le conflit principal, les Turcs avaient massivement exproprié, déporté et massacré la population Arménienne vivant sur leur territoire. Quelles seront les conséquences de la (sur)médiatisation Ukrainienne et du silence assourdissant de la communauté internationale sur ce qui se joue actuellement en Arménie ?
L´Europe préférera sans doute continuer à s´auto immoler dans le brasier ukrainien, acheter du gaz de Shiste US, du gaz Azérie, financer l´achat d´arme, ou évoquer l´adhésion de l´Ukraine à l´Europe par la voix de sa Présidente non élue, Ursula, plutôt que de tendre la main à un peuple frère.