samedi 24 octobre 2015

"Comment tout peut s'effondrer" Pablo Servigne et Raphaël Stevens

Comment tout peut s'effondrerAyant enfin réussi à me reconnecter sur mon blog, je partage avec vous quelques découvertes et rencontres susceptibles d’intéresser les lecteurs de "Vicilisation - La Chute". J’ai échangé cet été avec Pablo Servigne, co-auteur d'un "Petit manuel de collapsologie à l'usage des générations présentes", nous avons troqué nos ouvrages et j’ai trouvé de nombreuses connexions entre les travaux des deux chercheurs et le roman. 

S’il était possible de résumer cette convergence en une seule phrase, je dirais que nous sommes d’accord sur le fait que « c’est sans doute la fin du monde tel que nous le connaissons, mais que ce n’est pas la fin du monde pour autant ».

La fin programmée du monde connu ne signifie pas pour autant la fin du monde tout court (sauf modification climatique radicale rendant le vie sur terre impossible), mais potentiellement la résurgence de nouvelles pousses sur des formats qui restent à définir.

Et c’est là une des premières difficultés de la démarche, car elle implique de préalablement « renoncer à l’avenir que nous nous étions imaginé » (les auteurs parlent d’ailleurs de démarche de « deuil »). Accepter l’idée que le monde de demain ne voit pas le triomphe annoncé d'une humanité en lévitation, c’est effectivement renoncer à d’indiscutables et saintes certitudes pour admettre que le futur ne ressemblera pas forcément à ce que les trois générations actuellement en vie avaient acheté dans le catalogue de l’utopie croissante.

L’autre difficulté consiste à imaginer ensuite de quoi sera fait demain… Dans ce domaine, nous nous heurtons à la fois à des comportements personnels tels que le déni face à l’évidence qui grossit, mais aussi à notre incapacité à être collectivement inventifs, à sortir des schémas actuels (industriels, agricoles, énergétiques, sociaux, politiques…) pour essayer de concevoir des solutions plus pérennes et résilientes. 

Le Champ des Possibles:  interview de Pablo Servigne
Le travail de ces auteurs vient s’ajouter aux nombreuses alertes déjà lancées par d’autres illustres prédécesseurs œuvrant dans des disciplines variées (Meadows, Giec, Tainter, Roagen…), mais dont les approches convergent toutes vers une même conclusion : l’effondrement total ou partiel (en mosaïque) de la civilisation occidentale consumériste est certain, mais des interrogations demeurent encore sur la « chaîne causale » qui conduira nos systèmes complexes à se dérégler, puis à basculer vers des comportements difficiles à prévoir dans le détail.

Face à la froideur des chiffres, des révélations ou des confirmations qu’apportent les auteurs (prévoyez un soutien psychologique ou SOS amitié ! ;-), je retiens néanmoins un message positif dans cet ouvrage :

L’histoire nous apprend qu’en temps de crise, la majorité des individus sont à la recherche de sécurité avant tout, et sont bien moins enclins à la violence parfois décrite par l’industrie du cinéma post-apocalyptique. « Les comportements de compétition et d’agressivité sont mis de côté (…) Comme si des conditions extraordinaires faisaient ressortir  des comportements extraordinaires ». (…) Invisible en temps normal, ces mécanismes de cohésion sociale très puissants permettent à une communauté de renaître d’elle-même après un choc en recréant des structures sociales… »

Le propre de l’humanité depuis la nuit des temps est de collaborer dans la recherche de solutions face à une situation critique. Il se trouve simplement que notre capacité à collaborer aujourd’hui est perturbée par la taille d’institutions et de dispositifs qui ne sont plus à taille humaine. Le gigantisme des chaînes de commandement et leurs complexités défient souvent la logique. Notre modèle politique et social actuel centralisé, planificateur, technocratique, démocratiquement déficitaire, parfois corrompu… est inadapté à la recherche de solutions locales à taille humaine.

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vendredi 27 février 2015

Le scénario de "La chute" selon Dennis Meadow

"Il y a deux façons d’être heureux : avoir plus ou vouloir moins. Comme je trouve qu’il est indécent d’avoir plus, je choisis de vouloir moins."


"Avons-nous un moyen de maintenir le mode de vie des pays riches ? Non. Dans à peine trente ans, la plupart de nos actes quotidiens feront partie de la mémoire collective"

samedi 6 décembre 2014

Pensée du jour

"Quand les vents du changement soufflent, certains construisent des abris, et d'autres des moulins".



lundi 17 novembre 2014

Internet, pierre angulaire du monde de demain...


Le Laboratoire Européen d'Anticipation Politique (LEAP), vient de publier dans son bulletin GEAB N°89 du 15 novembre 2014  un article très intéressant sur le changement de modèle dans lequel nous sommes engagés. On y retrouve des thèmes abordés dans « Vicilisation – La Chute » :


Le premier d’entre-eux concerne le contexte général : Le LEAP réaffirme que la crise sociale, économique, financière mais aussi politique dans laquelle nous sommes structurellement engagés depuis 2008 est une évolution durable.

Il s’agit d’une crise globale qui  n’a rien de conjoncturel et qui devrait impliquer une adaptation de la gouvernance et des institutions. Or notre modèle semble avoir quelques difficultés, non seulement à se réformer de l’intérieur, mais surtout à proposer une alternative soutenable au modèle de croissant.

En l’absence de croissance réelle depuis des décennies quelle alternative, quel modèle, quel nouveau paradigme avons-nous conçu pour que les générations futures puissent massivement trouver une place ? Consultez les chiffres du chômage chez les moins de 25 ans un peu partout en Europe, et vous aurez un début de réponse à cette effrayante question.

Le second thème abordé par le LEAP consacre internet comme une  « tendance lourde dont chacun admettra le caractère profondément restructurant . Au-delà de sa contribution à la facilitation des échanges commerciaux et à la globalisation des économies, (internet) connecte de facto en un corps social organique la totalité de l’humanité grâce à un « système » en réseau profondément différent des systèmes pyramidaux hérités du XIXe siècle qui fondent pourtant officiellement toujours nos « systèmes » nationaux, inter-nationaux et supra-nationaux. » 

Au fil des années, internet s'est imposé comme une espace  planétaire unique multiculturel. L’internet mondial a permis l’émergence « d’un corps social global en réseau largement auto-organisé ». Et le LEAP de poursuivre « mais avant que ce système ne soit officialisé (ndlr: dans la chaîne de commandement), toute la difficulté consiste à intégrer à ces dynamiques d’avenir l’ancien système pyramidal… ou à s’en débarrasser ». 

Voilà le combat qui progressivement se matérialise devant nous : « démocratie représentative vs participation citoyenne directe organisée, pyramides vs réseaux, (..) systèmes nationaux vs systèmes post-nationaux, pétrole contre énergies renouvelables, économie lourde vs économie numérique, banques vs flux financiers, emploi vs activité professionnelle en ligne, institutions ONU vs club BRICS, etc. »

La liste est longue, mais il apparaît clairement qu’en réponse à un mouvement de globalisation, de standardisation et de mondialisation à marche forcée, les peuples développent progressivement des initiatives en réseau visant à préserver leurs identités et leurs diversités dans un terroir donné. Ils investissent les espaces de liberté et d'expression à leur disposition. Internet est la pierre angulaire de ce nouvel édifice protéiforme qui se met en place. A la fois local, mais aussi global, donc "glocal", il permet, le temps d’un projet, de fédérer des compétences et des énergies dans l’atteinte d’un objectif donné.

Et le LEAP de conclure sur ce sujet : « Les acteurs du monde d’avant, en raison surtout d’une totale incompréhension des ressorts caractéristiques de la société de demain, ont actuellement recours à tous les outils classiques de la domination (finance, armée, religion ou idéologie) pour bloquer l’évolution « naturelle » du monde. Ce combat est voué à l’échec, c’est une certitude, mais selon la vitesse à laquelle ces acteurs se fondront au nouveau mode d’organisation, les dégâts infligés à l’humanité peuvent être considérables. » 

jeudi 9 octobre 2014

"Survivre à l'effondrement économique" par Piero San Giorgio

Face à la crise mondiale et aux risques d'effondrement perçus, chacun conçoit sa propre réponse dont l’intensité varie selon le budget, le degré de liberté et la capacité à changer de comportement sous la pression sociale de la majorité... 


Mais ces réponses variées, hétéroclites, parfois opposées, sont néanmoins constitutives d’une seule et même réaction naturelle déclenchée par le sentiment (plus ou moins révélé selon les individus) qu'il importe de développer ses propres solutions sans attendre qu’elles nous soient parachutées un beau jour d’élection.

Il faut bien comprendre que ces initiatives que l'on voit se multiplier un peu partout sont de l'ordre du réflexe de survie propre au vivant. Dans ces conditions, la palette des réponses va du survivalisme le plus extrême, à l’initiative d’eco-quartier en passant par le retour à la terre, la rénovation en milieu rural, l’habitat collectif et inter-générationnel et/ou la recherche de l’autarcie la plus complète.

Peu importe en définitive, car toutes ces réactions, qui peuvent parfois sembler antinomiques et éloignées, sont néanmoins participatives d’une même prise de conscience, d’un même débat (parfois animé) et atteindront tôt ou tard une masse critique qui fera éclore de nouvelles questions dans le débat politique.

C’est-à-dire qu’elles permettront de parler de transition sans passer pour un illuminé, d'évoquer la décroissance sans être taxé d'écolo idéaliste car les problématiques de fond seront dans le débat public et largement débattues : doit-on continuer coûte que coûte à maintenir l’illusion de la croissance sans fin par de la dette ? est-il normal que 57% du PIB français soit issu de la dépense publique ? doit-on laisser les « clefs du camion » à la BCE à l’Europe et au FMI ? dans la négative, quel modèle de société pour demain ? quel nouveau paradigme ? quelles solutions pour nos enfants ? quel monde voulons-nous leur laisser ?

Chacun apporte sa réponse à ce débat, et je tenais à remercier Piero San Giorgio pour avoir intégré« Vicilisation – La Chute » à sa revue de presse

Nous avons échangé à plusieurs reprises avec Piero et partageons les mêmes constats sur la situation actuelle.

Après les constats basés sur l'observation, sur des indicateurs et sur des données objectives... il y a les synthèses. Chacun tente de se construire un avis (loin des médias mainstream si possible)... Ensuite certains développent de nouveaux comportements et réagissent.  Dans la constellation des réactions possibles face à la crise, Piero se situe dans la galaxie « survivance musclée » et s’attend à un scénario plutôt apocalyptique comme dans le roman "Vicilisation - La Chute". Piero réfléchit énormément à ces sujets, lit, explore, teste, s’entraîne et détaille des solutions concrètes, notamment au travers du concept de BAD : Base Autonome Durable.

Acheter Survivre à l'effondrement économique
Piero San Giorgio n’est pas seulement un théoricien de la résilience et de l'adaptation à un environnement hostile, c’est aussi un homme qui met en œuvre ses convictions au quotidien. Alors on aime ou on n’aime pas, mais force est de constater que ses initiatives, ses prises de paroles ne laissent pas indifférent et permettent au moins de se poser la question : "Et moi, je ferais quoi en cas de black-out civilisationnel ?"

Son livre « Survivre à l’effondrement économique » apporte des réponses pratiques et analyse les possibles déclencheurs de "la chute"…

Les deux tomes de Vicilisation sont sur le podium des ventes chez Amazon !

 "La Chute" (Tome 1) et "Refondation" (Tome 2) sont classés dans le Top 3 des meilleures ventes sur Amazon. Les deux rom...